L’ancien défenseur légendaire de Liverpool, Jamie Carragher, aujourd’hui consultant vedette de la télévision britannique, a partagé son opinion tranchée sur l’utilisation de Mohamed Salah cette saison. Selon lui, le nouvel entraîneur des Reds, Arne Slot, devrait sérieusement envisager de réduire le temps de jeu de l’attaquant égyptien, âgé de 33 ans. Salah, qui reste une icône du club depuis son arrivée en 2017, a connu un début de saison plus discret que d’habitude. En huit matchs de Premier League, il n’a inscrit que deux buts et délivré deux passes décisives — un rendement inférieur à celui auquel il a habitué les supporters d’Anfield.
Carragher, tout en réaffirmant son admiration pour le joueur, estime que Salah ne parvient plus à apporter la même intensité qu’auparavant, notamment dans les efforts défensifs et dans la couverture du flanc droit. « J’adore Salah, c’est un joueur exceptionnel, mais cette saison, je sens qu’il apporte moins au latéral droit de Liverpool, et c’est clairement un choix tactique d’Arne Slot. Je ne veux pas critiquer Mo, mais il n’a probablement plus la capacité physique de couvrir tout le couloir comme un ailier moderne. »
À 33 ans, Mohamed Salah entre dans une phase de sa carrière où la gestion du temps de jeu devient essentielle. Pendant plus de sept ans, il a enchaîné les saisons à haute intensité, jouant quasiment chaque match sous les ordres de Jürgen Klopp. Son endurance et son explosivité faisaient autrefois partie de ses plus grandes forces. Cependant, les observateurs ont noté que l’ailier égyptien semble désormais moins percutant dans les duels et moins rapide dans les transitions offensives. Carragher souligne qu’il ne s’agit pas d’un manque d’envie, mais d’un processus naturel lié à l’âge et à l’accumulation des matchs de haut niveau.
« Mo Salah a été un monstre physique pendant des années. Il a toujours joué à un rythme incroyable, sans presque jamais se blesser. Mais avec le temps, le corps a ses limites. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut plus être décisif — au contraire, il peut encore briller, mais différemment. » En effet, le rôle de Salah pourrait évoluer vers une position plus axiale ou plus reposée, à l’image de ce qu’ont connu des stars comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi en fin de carrière. Plutôt que de lui demander d’enchaîner les courses défensives, Arne Slot pourrait l’utiliser comme finisseur pur, concentré sur les zones de décision.
Depuis l’arrivée du nouveau coach néerlandais, Liverpool cherche à redéfinir son identité de jeu. Slot, adepte du pressing intelligent et des mouvements collectifs rapides, doit trouver un équilibre entre l’expérience de ses cadres et la fougue de ses jeunes talents comme Luis Díaz, Darwin Núñez ou Cody Gakpo.
Carragher pense que ce moment charnière pourrait être l’occasion parfaite pour faire évoluer Salah sans l’épuiser inutilement. « Ce serait une erreur de le faire jouer 90 minutes à chaque match. Il peut encore changer un match en 30 minutes, même en entrant du banc. Il faut préserver son efficacité. »Malgré les critiques sur sa forme actuelle, personne ne remet en cause l’héritage colossal de Mohamed Salah à Liverpool. Depuis son arrivée en provenance de la Roma en 2017, il a complètement transformé l’attaque du club et redéfini le rôle d’un ailier dans le football moderne.
L’avenir de Salah à Liverpool dépendra de sa capacité à accepter une rotation intelligente. Le joueur, connu pour son mental de compétiteur, pourrait voir dans cette gestion une opportunité de prolonger sa carrière au plus haut niveau. De nombreux exemples récents montrent que les grands joueurs savent se réinventer : Karim Benzema s’est métamorphosé en buteur d’élite après le départ de Ronaldo, tandis que Messi a adapté son jeu pour privilégier la création à la vitesse. Salah pourrait suivre cette même voie.
Arne Slot, lui, semble conscient du défi. Il doit ménager Salah tout en préparant la relève, et s’assurer que le vestiaire reste uni. Les prochains mois seront déterminants : si Salah retrouve son efficacité, il pourrait redevenir le fer de lance de Liverpool. Sinon, un rôle plus mesuré pourrait s’imposer naturellement. Quoi qu’il en soit, l’Égyptien reste une légende. Même diminué physiquement, il incarne l’esprit de conquête des Reds. Et comme le souligne Carragher, le plus grand respect qu’on puisse lui témoigner, c’est justement de le protéger avant qu’il ne s’épuise.
